Hypothèse d'une société matriarcale archaïque, Lectures féministes et études sur le genre, Galerie C : Représentations contemporaines, « des mâchoires rapides des Gorgones poursuivant, « jette sur ses épaules la formidable égide que la terreur environne de toutes parts : sur cette égide sont la Discorde, la Force, la Poursuite et la tête effroyable et terrible de Gorgone, monstre d'un horrible aspect, prodige de Jupiter, « est chez elle au pays des morts dont elle interdit l'entrée à tout homme vivant, « les affreux gémissements des Gorgones et les sifflements que poussèrent les serpents entrelacés sur leurs têtes, « la Terre enfanta la Gorgone, ce monstre terrible », « corps était armé de vipères aux plis tortueux », « Pallas, la fille de Jupiter, lui donna la mort », « couvrit sa poitrine de sa terrible dépouille », « Celle des deux gouttes qui a coulé de la veine cave / Chasse les maladies et entretient la vie », « donne la mort ; c'est le venin des serpents de la Gorgone », « parmi tous ses attraits, ce qui charmait surtout les regards, c’était sa chevelure », « Nous ne pouvons pas comprendre les images de la belle Méduse à moins de savoir si elles visent à glorifier Persée, évoquer de la sympathie pour le monstre, provoquer le rire ou produire encore une autre réaction, « son efficacité visuelle se double d'une dimension sonore. Les témoignages antiques sont cependant rares et Wilk conjecture que cela est dû à la suppression de tout commentaire direct sur ces phénomènes afin d'éviter d'attirer sur soi le mauvais œil[131]. Nous le ferons de pierre[172] ! Elle est parfois représentée sous la forme d'un centaure femelle (voir ci-dessous). Persée ayant répondu par bravade « la tête de Méduse ! IVe siècle av. ». Selon Le Caravage, « Tout tableau est une tête de méduse. Elle est dotée d'une grande beauté, ce qui séduit le dieu de la mer Poséidon . Le mythe se prête à une étude anthropologique du regard, en raison de l'importance qu'il accorde à ce dernier ainsi qu'à l'utilisation du gorgonéion comme amulette préservant du mauvais œil. Lorsqu'Héraclès part en expédition militaire contre Hippocoon fils d'Œbale, qui avait usurpé le trône de Sparte, il reçoit l'appui de Céphée, le roi de la ville arcadienne de Tégée, qui se joint à lui avec tous les hommes de la ville. Il insiste sur le fait que Méduse comporte, comme tout être humain, un côté spirituel. 21 juin 2013 - Découvrez le tableau "Shambleau" de Mad Malik sur Pinterest. », Dans son roman Méduse (2020), la Québécoise Martine Desjardins, « crée un fascinant univers évoquant les romans gothiques victoriens et les plus cruels contes de fées, où elle relate le destin d’une héroïne atypique qui refuse son statut de victime sitôt qu’elle découvre son pouvoir sur les hommes[210]. Alexej von Jawlensky peint une Méduse aux très grands yeux dont les pupilles verticales évoquent un félin — motif déjà présent chez la Méduse de Carlos Schwabe —, dans un visage empreint d'une tristesse sereine (1923). À la suite de changements de société et de structure familiale, entre le VIIIe siècle et le VIe siècle, le mythe a évolué, donnant à ce masque un corps de femme et suscitant un héros capable de la décapiter. Voir plus d'idées sur le thème gorgone, mythologie grecque, meduse. Musée archéologique national de Naples. Il subit l'épreuve pour devenir adulte et conquérir le masque qui l'agrège à la société des hommes ou à une confrérie secrète. Selon Hésiode2, il s'agissait des trois filles des divinités marines Phorcys et Cét… Dans le mythe de Méduse, tout comme dans ceux de la Chimère et de l'Hydre de Lerne, les divinités féminines sont associées à la Terre (Gaia), par opposition aux divinités olympiennes qui résident dans le ciel. J.-C. Toujours représenté de face, comme la Gorgone et Bès, il présente des lignes sur son visage et des yeux protubérants. J.-C. au IIe siècle av. Elle est entrée dans l'iconographie populaire avec le tableau, Ce bronze se trouve à Londres, à la Morgan Foundation (, Proposé respectivement par T. Zell et le philologue allemand, Thèse proposée d'abord par F. T. Elsworthy dans «, Sur les 29 cités antiques dont les monnaies portent la figure de la Gorgone, onze de celles-ci sont voisines de sources thermales (, « πέρην κλυτοῦ ᾪκεανοῑο έσχατιᾒ πρὸς νυκτός, ἵν᾽ Έσπερίδες λιγύφωνοι », Par la suite, Robert Graves proposera, dans, Vernant montre que le croquemitaine (en grec : μορμολύκειον) est pour l'enfant l'équivalent de ce qu'est le, « only the Gorgon has the savage, threatening appearance to serve as an immediately recognized symbol of rage and a protector of women's secrets […] it is the symbol of empowered female rage. Le mythe peut aussi être interrogé à la lumière de la théorie de Lacan sur la pulsion scopique : « Incarnation du désir forcené de voir et de sa sanction, elle (Méduse) est ce dont on ne peut détacher les yeux[162]. Par ailleurs, on a trouvé dans une tombe étrusque une fresque montrant un captif tenu par un personnage masqué sous lequel est écrit le mot φersu, mot étrusque dont la racine est liée à celle de Persée. Toutes ces hypothèses ont alimenté une intense activité de réappropriation du mythe dans une perspective féministe. Du 5-02-2018 au 6-01-2019. Le masque a donc pour fonction de traduire « l'extrême altérité, l'horreur terrifiante de ce qui est absolument autre, l'indicible, l'impensable, le pur chaos[116] » : « Regarder Gorgô dans les yeux c'est se trouver nez à nez avec l'au-delà dans sa dimension de terreur[117]. La terreur qu'inspire le monstre serait donc la peur de la castration, résultant de la vue de quelque chose qu'on n'était pas censé voir ni regarder. Les Gorgones (en grec ancien Γοργόνες / Gorgónes ou Γοργοῖ / Gorgoĩ), au singulier Gorgone ou Gorgo (Γοργώ / Gorgố), sont, dans la mythologie grecque, des créatures fantastiques malfaisantes dont le regard a le pouvoir de pétrifier les personnes qui les regardent. La Grande Illusion, Le bouclier d'Achille est muni d'une tête de Gorgone sculptée sur un fond d'émail noir, « à l’aspect effrayant et aux regards horribles » [9]. Percy Jackson : le voleur de foudre. Persée met la tête de Méduse dans sa besace et s'enfuit à l'aide de ses sandales ailées[n 10], tout en étant dissimulé, grâce à son casque d'invisibilité, aux deux autres Gorgones qui le poursuivent en poussant des lamentations[n 11]. Issu de légendes scandinaves du Moyen Âge, le Kraken (ou Craken) fait partie des nombreuses créatures marines existantes dans le Nord de l’Europe. Ces déesses-têtes, les, « l'extrême altérité, l'horreur terrifiante de ce qui est absolument autre, l'indicible, l'impensable, le pur chaos, « Regarder Gorgô dans les yeux c'est se trouver nez à nez avec l'au-delà dans sa dimension de terreur, « une création neuve, très différente des antécédents qu'on invoque [dont] l'originalité ne saurait être saisie en dehors des relations qui la lient à des pratiques rituelles », « les étoiles variables sont en quelque sorte maléfiques et peut-être associées avec le mauvais œil, « en dépit du manque de preuves, l'idée est maintenant largement acceptée que, dans le monde ancien, le masque de la Gorgone servait à garder les secrets féminins, « tous deux enregistrent l'usurpation des pouvoirs de la déesse Lune par les envahisseurs hellènes et sont unifiés dans une peinture archaïque d'une jument à tête de gorgone, « le danger de la féminité primitive est désormais régulé dans l’ordre paternel que représente Athéna, « Seule la Gorgone possède une apparence sauvage et terrifiante susceptible de fonctionner comme un symbole immédiatement reconnaissable de la rage des femmes et une protectrice de leurs secrets […] elle est à la fois le symbole de la rage et du pouvoir des femmes, « un important archétype de la créativité féminine […] une métaphore des pouvoirs précédemment cachés et dénigrés, des pouvoirs collectifs que nous commençons finalement à réclamer », « Le regard mortifère de la Méduse n'est pas une propriété qui mettrait le monstre tout à fait à part des autres êtres, son pouvoir ne s'en distingue que d'une façon quantitative : le feu de son regard est actif jusqu'à faire mourir son objet, « Incarnation du désir forcené de voir et de sa sanction, elle (Méduse) est ce dont on ne peut détacher les yeux, « Lui cependant ne regardait que la forme de l'horrible Méduse reflétée sur le bronze du bouclier que portait sa main gauche, « Ce qui nous fascine, ce qui ne quitte pas du regard tant que nous le regardons, c’est notre reflet dans le miroir. Si vous êtes à la recherche d’un design de tatouage intéressant inspiré par la mythologie antique, Méduse peut-être pour vous. Once Upon a Time... in Hollywood, Selon Irving Lavin, ces caractéristiques inhabituelles seraient dues au contexte personnel très particulier dans lequel Le Bernin a entrepris de réaliser cette sculpture[86]. Au XIIe siècle, développant la position de Fulgence et d'Isidore, Bernard Silvestre propose dans son commentaire de Virgile une interprétation allégorique selon laquelle Persée, personnifiant la vertu et aidé par Athéna la sagesse, réussit à venir à bout des tendances perverses représentées par Méduse[69]. La version du 8 novembre 2018 de cet article a été reconnue comme «, Transformations, réécritures et représentations du mythe, Galerie B : Représentations de la Renaissance au. Avec : La face ronde de Méduse avec l'un ou l'autre de ses traits caractéristiques est particulièrement recherchée à l'époque romaine pour décorer le panneau central des mosaïques au sol[55]. La mère d'Ion possède deux gouttes du sang de la Gorgone : « Celle des deux gouttes qui a coulé de la veine cave / Chasse les maladies et entretient la vie », tandis que l'autre « donne la mort ; c'est le venin des serpents de la Gorgone ». Comme Polydecte, frère jumeau de Dictys et roi de l'île, s'était épris de Danaé et cherchait un moyen d'écarter le jeune Persée, il l'invite avec d'autres à lui faire cadeau d'un cheval pour la dot d'Hippodamie. Cellini révèle ainsi l'ambiguïté entre le héros et le monstre[82]. ». Sur l'amphore d'Éleusis, Méduse gît, décapitée, parmi les fleurs ; ses sœurs, à forme humaine mais au visage monstrueux, veulent poursuivre Persée, mais sont arrêtées par Athéna qui s'interpose. Une histoire française qui démarre en 1946 avec l'invention de la première sandale en plastique. Victorieuse, elle marque par l'apposition du masque de Méduse sur son égide la présence subliminale de l'autre, comme si l'une n'était que le double de l'autre[145]. Comme le gorgonéion figure au centre du bouclier, il est logique de conclure que la tête de la Gorgone doit représenter une nuée d'orage. ». Cette représentation présente certaines ressemblances avec Baubo, une figure féminine liée aux mystères d'Éleusis. » Ce monstre hybride avait des ailes d'or, des mains de bronze et des défenses de sanglier. » Selon Olivetti, l'apposition du masque de Méduse sur l'égide d'Athéna, la déesse vierge, signifie que celle-ci avait besoin de la libido de Méduse, du numen de la grande déesse, pour réaliser son projet patriarcal : la culture ne pouvait pas progresser sans que la libido ne soit domptée et transformée, une image ne pouvant devenir symbole si elle n'est pas infusée de libido[147]. En effet, tout comme Méduse, l'artiste « a le pouvoir de jeter son regard sur le monde, d'en immobiliser les aspects et d'en détacher un fragment[198] ». J.-C., le gorgonéion, tête sans corps ou masque de Méduse, est un motif fréquent dans la production des peintres de Corinthe, ville située non loin d'Argos d'où Persée serait originaire. de Wolfgang Petersen L'exemple le plus connu est une assiette attique de Lydos[n 13]. Aucun besoin d’être féministe pour obtenir une dessin Medusa. Tout laisse à penser que la maladie propre à la Grèce moderne, et son incapacité à accueillir la différence, ont suscité cette représentation monstrueuse de l'autre, « par l’attrait du sexe en son irrépressible violence, « crée un fascinant univers évoquant les romans gothiques victoriens et les plus cruels contes de fées, où elle relate le destin d’une héroïne atypique qui refuse son statut de victime sitôt qu’elle découvre son pouvoir sur les hommes, Le fait que Méduse est mortelle, alors que ses sœurs ne le sont pas, est nécessaire au récit mythique vu qu'elle doit être tuée par Persée. À la fin du VIIe siècle av. D'autres voient l'origine de la Gorgone dans un céphalopode : un calmar, une seiche ou, surtout, une pieuvre, car Méduse est un animal sans partie inférieure, avec des yeux globuleux et des serpents sur la tête qui ressemblent à des tentacules, etc[n 29]. Loin d'être confinée aux organes génitaux, la libido féminine ne connaît pas de frontières et est d'ordre cosmique, englobant les deux sexes, avec mille et un seuils de jouissance. Mythologie grecque, fondé sur le mythe de Persée. La Petite Olympe et les Dieux – 12. L'ambiguïté est un trait essentiel de Méduse : « Elle est sur cette ligne de fracture, cette faille qui sépare en deux l’être humain : la vie et la mort », comme l'atteste le fait que son regard conserve son pouvoir de pétrification même dans la mort[61]. S'appuyant sur cette affirmation, au XIXe siècle, le philologue allemand Rudolf Gaedechens a fait l'hypothèse que le gorgonéion représentait la Lune, mais sans apporter d'autre pièce à l'appui. Vers 1600. Absente de l'iconographie médiévale, la représentation du gorgonéion devient très populaire à la Renaissance et au XVIIe siècle. Au Ier siècle, dans sa description de l'Éthiopie, le géographe Pomponius Mela écrit : « On voit chez ces peuples une bête appelée catoblépas[n 18], qui, sans être grosse, a néanmoins une tête très grosse, qu’elle a peine à soutenir, et que son poids énorme incline fortement vers la terre. Voyage au bout de l'enfer, [...] la face de Gorgô, c’est l’Autre de nous-même, notre double, une image qui nous happerait parce que, au lieu de nous renvoyer l’apparence de notre propre figure, elle représenterait, dans sa grimace, l’horreur terrifiante d’une altérité radicale à laquelle nous allons nous identifier en devenant pierre[171]. De monstre qu'elle était, Méduse est devenue l'archétype de la femme fatale. J.-C.. Ile de Paphos (?). Les divers états du mythe refléteraient ainsi le passage d'une société matriarcale à une société patriarcale. Six des treize étoiles variables observables à l'œil nu depuis la Grèce sont donc impliquées dans ce mythe et, à l'exception de Pégase, correspondent à des antagonistes de Persée : cela concorde avec la théorie selon laquelle « les étoiles variables sont en quelque sorte maléfiques et peut-être associées avec le mauvais œil[132]. Elle n'est plus la belle victime romantique, mais se rapproche de la femme fatale. Une tablette babylonienne semblait déjà faire état du comportement particulier des étoiles binaires. Dans Le Choc des Titans, il y a certes des déesses, mais leurs rôles sont négligeables, mis à part celui de l'inamicale Thétis. Plutôt que de la répulsion, c'est de l'empathie que le poète et peintre Dante Gabriel Rossetti éprouve pour le drame intérieur de la femme, empathie qui s'exprime dans le tableau Aspecta Medusa, dont on ne sait s'il représente Méduse avant sa décapitation ou Andromède regardant le reflet de Méduse dans l'eau[96]. Les poètes romantiques sont fascinés par le mythe de Méduse et donnent de nouveaux développements au thème de la femme fatale. Pâris échoue sur une plage de la côte grecque … Film », Dans le prolongement de l'interprétation de Freud, son disciple Ferenczi s'est aussi interrogé sur la signification du mythe : « L'analyse des rêves et associations m’a amené plusieurs fois à interpréter la tête de Méduse comme le symbole effrayant de la région génitale féminine dont les caractéristiques ont été déplacées du bas vers le haut. Toutefois le thème du miroir était présent dès le début du IVe siècle av. Lorsque Persée revint, il trouva l'île abandonnée et de nombreuses pierres levées sur la place centrale. Reprenant l'explication de Pausanias selon laquelle Persée aurait décapité une reine de Libye et enterré la tête sous le marché d'Argos[67], Robert Graves y voit une preuve de l'enregistrement par le mythe de la suppression violente d'un régime matriarcal préexistant[140] et de la prise de possession des temples par les hommes[141]. E. d'Hooghvorst renvoie notamment à la descente de Dante aux Enfers comme étant l'initiation par excellence. Edward Burne-Jones, La tête funeste (1886-87). de Jonathan Liebesman Oh, let my myth surround the twilight zone J.-C. Tête de Méduse sur un sarcophage étrusque. Avec : Homère parle des Gorgones dans lOdyssée comme étant des monstres des Enfers1. Au cours de ces cérémonies, le célébrant portait le masque de la Gorgone, selon une masse d'indices convergents que propose Croon à la suite de Jane Ellen Harrison : « quand un masque est utilisé dans un rituel chthonien, son porteur représente l'apparition d'un démon souterrain. Elle est un motif fréquemment représenté dans l'art corporel, les tatouages et les styles de coiffure . On disait d'elle que ses yeux bleus avaient la clarté d'un lac et que ses cheveux blonds rappelaient les champs de blé. Il représente aussi sur scène la naissance des monstres jaillissant du sang de Méduse[90]. » En affrontant l'horreur de la pétrification qu'avait suscitée en lui sa vanité refoulée, le héros peut l'extirper de soi et la dissoudre. Comme le notent divers analystes « Ce qui nous fascine, ce qui ne quitte pas du regard tant que nous le regardons, c’est notre reflet dans le miroir. Synopsis : Le prince troyen Pâris quitte son royaume pour porter un message de paix au roi Ménélas de Sparte. Elle est la seule à être mortelle. Dans l'Iliade, Homère compare le bouclier de Zeus au nuage de la tempête. Il repart ensuite sur son dos, après avoir décapité cette dernière, pour aller combattre le Kraken . Dans une guerre contre Persée, qui avait envahi son pays avec des troupes du Péloponnèse, elle est tuée perfidement pendant la nuit. ». Laurent Marqueste, Persée et la Gorgone (1890). J.-C., le Pseudo-Hésiode mentionne l'exploit de Persée dans Le Bouclier d'Héraclès[12]. En revanche, les illustrations la montrent éveillée et les deux yeux grand ouverts, les peintres voulant la présenter sous ses caractéristiques essentielles.