Les symboles archétypiques sont ainsi corrélés les uns aux autres, dans une certaine mesure, et en fonction de la culture de référence, de l'époque également (sachant que certaines problématiques ou crises psychiques collectives peuvent en altérer la perception commune). Jung cite ainsi, à titre d'exemple, l'instinct de parenté comme le noyau de l'archétype de l'inceste. Plus récemment, au Royaume-Uni, Jean Knox[56] a critiqué la notion d'archétype, notant que les données récentes de la psychologie développementale vont, selon elle, à l'encontre de cette notion. Aux États-Unis, c'est surtout James Hillman, directeur pendant plusieurs années de l'Institut Carl Gustav Jung de Zurich, fondateur de la « psychologie archétypique Â» (branche de la psychologie analytique qui se donne pour but de décrire les manifestations archétypiques), qui popularise la compréhension du concept. En réalité, l'archétype produit des manifestations que l'homme perçoit sous forme symbolique et mythologique, mais ces dernières ne sont pas l'archétype même, qui échappe à toute conceptualisation puisqu'il s'agit d'une prédisposition mentale. »[36]. Jung évoque cette expérience, tendant pour lui à prouver la matérialité neuronale de ses archétypes, en montrant que, comme il l'a pressenti, ils sont localisés dans le tronc cérébral, siège des instincts. Il s’agit d’un transgresseur, d’un provocateur qui ignore totalement l’opinion des autres. De ces recherches est ainsi née l'« archétypologie Â», une méthode marketing qui consiste à explorer, par le biais de la découverte des archétypes dans les marques, l'imaginaire d'un échantillon de consommateurs, afin de cerner les représentations d'une communauté ou d'une culture. Il veut que les autres s’occupent de lui et, comme cela n’arrive pas, ne connaît que des désillusions. Il ne se prend pas au sérieux car il préfère apprécier la vie. Il pense ainsi que les archétypes sont issus des instincts les plus anciens de la bio-psychologie humaine, et qu'ils ressortent de la phylogénèse du vivant, conditionnant les représentations[note 1] (de même que, dans la théorie de la relativité, la matière est une forme de l’énergie), et non simplement une trace mnésique ou cognitive. l'Androgyne (représentant la conjonction d'opposés) ; La dernière modification de cette page a été faite le 12 janvier 2021 à 10:55. Néanmoins, Jung refuse de les personnifier et explique qu'il s'agit bien plus d'une analogie : il existe, à côté de la conscience, des instances psychiques douées d'une certaine volition, bien que moins différenciées que celle de la conscience civilisatrice : « Les archétypes sont donc doués d'une initiative propre et d'une énergie spécifique. Une psychose collective peut aussi exister : elle envahit alors tout un peuple, qui, placé sous la fascination d'un archétype, se laisse guider ; Jung lie cela aux événements ayant conduit à l'avènement d'Hitler ou de dictateurs possédés par leurs propres cultes. L'archétype lui-même n'est pas directement accessible à l'expérience ; seules ses images et les schèmes créés par lui deviennent manifestes et perceptibles par la psyché. L’archétype en lui-même est une énergie probablement indépendante de l’esprit humain, de nature transcendante, et qui possède la particularité d’être un élément de transformation. Au cours de ses recherches, Jung remarque qu'« il est typique (...) que les influences qu'exerce l'inconscient sur le conscient ont toujours les caractères du sexe opposé Â»[73]. En outre, note Michel Cazenave, Lorenz ne critique que l'idée selon laquelle l'archétype se forme historiquement. D'autres auteurs ont ainsi exploré cette voie. Le symbole formule donc un paradoxe vivant. Pour le psychiatre suisse, « Un archétype représente en effet un événement typique Â»[32]. Enter your mobile number or email address below and we'll send you a link to download the free Kindle App. Tous les archétypes sont ainsi des conjonctions d'opposés ; de là ils tirent leurs pouvoirs de fascination sur le conscient, ainsi que leurs forces civilisatrices structurantes en permettant d'unir des données qui autrement envahirait la conscience. Les processus généraux de fonctionnement des rituels ou du chamanisme ont en outre été étudiés en neurobiologie[98], tendant à montrer la présence de conditionnements de représentation inconscients[99]. Les social instincts de Charles Darwin, le « langage universel des rêves Â» du naturaliste allemand Gotthilf Heinrich von Schubert (1780 - 1860)[17], les « facultés Â» d'Henri Bergson ou les « isomorphes Â» du psychologue gestalt Wolfgang Kohler ont des significations également proches. Il nous est facile de parler aussi tranquillement des archétypes, mais se trouver réellement confronté à eux est une tout autre affaire. »[41]. C’est l’un des 12 archétypes de personnalité lié au pouvoir. Représentant souvent le mal dans les cultures l'ombre est cependant la source d'un renouvellement de la personnalité, par la « confrontation avec l'ombre Â», première phase de la thérapie jungienne. L’archétype du bouffon est aussi connu comme l’archétype du fou. L'anima est souvent chez l'homme protéiforme, sa manifestation dépendant de l'état psycho-affectif du sujet : femme-enfant, mère, femme fatale, inspiratrice, sorcière, femme sauvage etc. Les tests des professeurs Horace Magoun et Giuseppe Moruzzi sur la formation réticulée mésencéphalique et sur le sommeil[97] sont ainsi citées par Jung comme preuve que stimuler le tronc cérébral produit des images archétypiques et allégoriques, proches de celles survenant dans les rêves lors du sommeil paradoxal. Ainsi, dans Psychologie de l'inconscient, Jung prend l'exemple du médecin Julius Robert von Mayer, qui au XIXe siècle formule la loi de la conservation de l'énergie qui selon lui en a eu l'intuition grâce à une vision archétypique[68]. Pour Jung, les archétypes sont des réalités en soi, des dynamiques de l'inconscient pour lesquelles on peut y voir une certaine intentionnalité (une certaine volonté, à l'image de celle du Moi). », « Les archétypes sont donc doués d'une initiative propre et d'une énergie spécifique. L’une et l’autre de ces deux femmes correspondent à des archétypes de la condition féminine dont l’auteur se plaît à jouer. Le management a employé la théorie jungienne des types psychologiques à des fins de catégorisation de profil dans un environnement de travail (avec le test du MBTI) mais, plus récemment, un marketing fondé sur les archétypes cherche par ailleurs à mettre en place des stratégies commerciales uniformisées à travers le monde, partant du postulat que les archétypes sont partout les mêmes. Mais ceux-ci ne sont rien d'autre que des représentations conscientes : il serait absurde de supposer que des représentations aussi variables puissent être transmises en héritage Â», « L'archétype réside dans la tendance à nous représenter de tels motifs, représentation qui peut varier considérablement dans les détails, sans perdre son schème fondamental. Le mythologue hongrois Károly Kerényi analyse lui la figure de l'Enfant-divin, aux côtés de Jung et de Paul Radin, dans un ouvrage collectif, Introduction à l'essence de la mythologie[42]. Les archétypes ne se mettent à vivre que lorsqu'on s'efforce patiemment de découvrir pourquoi et comment ils ont un sens pour tel individu vivant. Ils semblent jeter un sort. Il repère rapidement « des particularités qui échappent à toute explication par des circonstances de la biographie individuelle Â» [34]. Il s'agira surtout d'imago paternelle et d'imago maternelle explique Charles Baudouin[24]. Selon Jung ces personnalités sous influence caractérisent la spiritualité mystique, la folie dont les auteurs racontent tous avoir eu à se confronter à une force supérieure : « L'expérience archétypique est une expérience intense et bouleversante. Dans Métamorphoses et symboles de la libido (1911-1912, devenu Métamorphoses de l'âme et ses symboles) Jung se dit alors qu'il s'agit « d'un trait généralement humain, d'une disposition fonctionnelle à produire des représentations semblables ou analogues Â»[26], intuition qui le mène vers l'hypothèse de l'inconscient collectif. En effet, ce que l'on nomme les défauts tirent bien souvent leur origine de la nature de l'ombre qui est constituée des complexes inconscients. », « il représente cette substance psychique mystérieuse que nous désignons aujourd'hui du nom de psyché inconsciente Â», « J'en mentionnerai seulement quelques-unes : le roi est en danger de se noyer dans la mer, ou bien il en est prisonnier ; le soleil se noie dans la fontaine mercurielle ; le roi transpire dans la maison de verre ; le lion vert engloutit le soleil, Gabricus disparaît dans le corps de sa sœur Beya et s'y dissout en atomes, etc. La « loi de contamination Â» est le concept au moyen duquel Jung décrit cette réalité, impossible à schématiser tant les archétypes sont fusionnés et tant l'espace imaginaire humain est étendu. À cet égard, ils fonctionnent comme des complexes. Dès 1919, Jung va rechercher au sein des mythes personnels des psychotiques la preuve de ces influences culturelles inconscientes. se retrouve dans les études littéraires également (un archétype est le texte original d'un thème). La Grande Mère peut ainsi être représenté par la sorcière ou la marâtre dans l'Antiquité, par la fée au Moyen Âge, la muse, Gaïa dans le New Age etc. Une erreur est selon Jung de croire qu'archétypes et instincts sont le même phénomène[40] ; ils sont ainsi souvent confondus en dépit de ressemblances essentielles. Proche de la mythanalyse, la mythocritique réunit des spécialistes du champ littéraire tels Stanislaw Jasionowicz, André Siganos, Jean-Jacques Wunenburger, Laurent Mattiussi, Claude-Gilbert Dubois, ou Jean-Pierre Giraud[91]. En fait, il ne perd pas parce qu’il ne se rend jamais. », « l'inconscient collectif [qui] inonde la conscience et l'emplit de ses archétypes Â», « intensité énergétique est telle qu'ils peuvent entraîner des phénomènes de fascination et de possession Â», « un archétype qui unifiait de la façon la plus heureuse l'opposition entre l', « un élément vide, formel, qui n'est rien que, « On doit toujours garder à la conscience que ce que nous voulons signifier par « archétype Â» est non représentable en soi, mais a des effets qui permettent des illustrations, lesquelles sont les représentations archétypiques. Ce patient présente en effet un imaginaire particulier : se prenant pour Dieu, il voyait le Soleil comme un « membrum erectum Â» (« un pénis en érection Â») dont le mouvement produit le vent. Il est optimiste et recherche le bonheur. Ces structures fondamentales sont matérialisées notamment dans le rite, propre à l'homme (mais aussi à l'animal ; Jung fait en effet l'hypothèse que l'animal ressent les archétypes). Il peut malgré tout devenir autodestructeur. Les archétypes ne se mettent à vivre que lorsqu'on s'efforce patiemment de découvrir pourquoi et comment ils ont un sens pour tel individu vivant. Cette focalisation presque exclusive sur les émotions de valence positive, telles…, Le style d'attachement dans l'enfance est une variable qui joue un rôle crucial dans l'établissement de relations affectives saines et…, Voir au-delà de l'évidence, c'est comprendre qu'il y a des phénomènes qui existent "en dessous" des informations qui arrivent par nos sens. Le héros préférerait faire n’importe quoi plutôt que perdre. L’innocent est celui qui semble avoir lu tous les livres d’aide personnelle qui existent dans le monde et les avoir transformés en son ADN. De son côté, aux États-Unis, George Hogenson[57],[58],[59] relie lui aussi la notion d'archétype avec celle d'émergence. Selon Charles Baudouin, l'ombre est l'un des archétypes les plus accessibles à l'investigation, car directement en lien avec le caractère[75]. L'analysé est en effet sensible à certains archétypes, qui se manifestent à la conscience lors d'événements traumatiques ou à la suite d'un impérieux besoin de transformation comme l'explique Henri F. Ellenberger : « ils [les archétypes] sont susceptibles de se manifester lors de circonstances critiques, soit à la suite d'un événement extérieur, soit du fait de quelque modification intérieure Â»[17], selon son vécu et sa constitution psychique, et l'analyse doit permettre de lui faire prendre conscience de cette nature profonde, dans toute sa réalité. “On n’atteint pas l’illumination en imaginant des figures de lumière, mais en portant à la conscience l’obscurité intérieure. L’orphelin est celui qui a des blessures qu’il ne parvient pas à refermer. Pour lui, l'archétype est une « donnée psychoïde Â»[50], c'est-à-dire qu'ils sont indistincts et qu'approximativement perceptibles et définissables, car, dans le champ inconscient ils sont dans un état constant de synchronicité (ils sont à la fois psychiques et à la fois objectifs). La mythocritique se propose de lire les textes littéraires comme des productions proches du mythe ancestral. Qui regarde en lui-même, s’éveille.”. L'archétype s'inscrit dans une trame de représentations apparentées entre elles, conduisant toujours à d'autres images archétypiques et se chevauchant constamment les unes les autres, et dont l'ensemble forme le singulier tapis de la vie Â», « On croit souvent que le terme « archétype Â» désigne des images ou des motifs mythologiques définis. L'anthropologue allemand, Adolf Bastian (1826 - 1905) semble toutefois, dans le champ des sciences humaines, avoir été le premier à évoquer l'existence d'une structure universelle de l'esprit humain pouvant expliquer l'existence des mêmes rites, mythes et pensées à travers le monde entier. Ils réapparaissent à toute époque et partout dans le monde, même là où il n'est pas possible d'expliquer leur présence par des transmissions de générations en générations, ni par des fécondations croisées résultant de migrations. ISBN-13. Le terme « archétype Â» est constitué par Carl Gustav Jung peu à peu, au fil de diverses constatations. Par opposition aux formes extérieures qui les traduisent à un moment donné et indépendamment d'elles, ils constituent bien davantage l'essence et la vie d'une âme non individuelle, qui est certes innée à tout individu, mais que la personnalité de celui-ci ne peut ni modifier ni s'approprier. Pour Platon, le monde intelligible (le monde réel, des hommes et de leurs perceptions) n'est que le reflet d'un monde idéal, formé de pures idées. La formulation de ces clés n'engage que leur auteur, qui puise tant dans ses recherches et sources d'information que dans son imaginaire leurs révélation et libre mise à disposition suivant la forme et la rédaction retenues. Von Den Bergh : « â€˜Archétype՚ est pratiquement synonyme du concept biologique de pattern of behaviour. Au fur et à mesure de ses travaux sur la psyché humaine et ses manifestations, Jung en est venu à distinguer un certain nombre de ces « grandes images Â», revenant régulièrement dans l'histoire de l'humanité, qu'il classe en deux catégories : les « archétypes trans-personnels Â», représentant des qualités émanant de la culture et du collectif, et les « archétypes personnels Â», prenant la forme de ce que le psychiatre suisse nomme les « personnages Â» (la tendance masculine ou Animus et féminine ou Anima, l'Ombre, la Persona) ayant une fonction au sein de la dynamique psychique du sujet. Les cultures n'ont eu de cesse de représenter les archétypes sous des formes anthropomorphiques ou symboliques, à travers les mythes surtout : « On doit toujours garder à la conscience que ce que nous voulons signifier par « archétype Â» est non représentable en soi, mais a des effets qui permettent des illustrations, lesquelles sont les représentations archétypiques. Affronter un lion constitue une expérience intense et effrayante, qui peut marquer durablement la personnalité. C'est d'ailleurs à un texte alchimique, le Corpus Hermeticum attribué à Denys l'Aréopagite que Jung emprunte le mot d'« archétype Â»[25]. Par exemple, l'archétype de la femme en l'homme, l'anima, qui représente la fonction de régulation avec l'inconscient chez l'homme, peut se décliner en quatre niveaux de représentations, caractéristiques d'un état psycho-affectif : Jung pense également que tous les systèmes de pensée mais aussi les découvertes scientifiques sont sous l'influence des tendances archétypiques. », « Ce qui semblait auparavant être moi est recueilli dans quelque chose de plus vaste qui me dépasse et me domine de toutes parts. La littérature jungienne abordant ce concept est en effet très importante[note 14]. « La découverte récente de schèmes humains innés en neuropsychiatrie et en sociobiologie contribue aussi à valider l'hypothèse des archétypes. L'archétype est donc une somme et une complexion (un schème) d'énergie psychique et c'est de cette nature qu'il tire son ascendance sur la psyché. Ils forment un ensemble idéel aux limites indéfinies, structurant et bornant la conscience humaine, les thèmes se faisant mutuellement écho, et reposant sur cette loi de contamination que Marie-Louise Von Franz, continuatrice officielle de Jung, a décrite davantage, en étudiant notamment les contes de fées, dans lesquels ils réapparaissent de manière régulière et semblant même en influencer la structure narrative[note 5]. (...) Elle constitue [cette âme] le support de toute psyché individuelle, comme la mer porte les vagues. Pour le psychologue américain Julian Jaynes en effet, dans La Naissance de la Conscience dans l’effondrement de l’esprit, le conscient a été par le passé influencé par des ordres venant de l'hémisphère droit du cerveau[note 18]. Cazenave pense par ailleurs qu'« on ne peut démontrer la synchronicité par l'archétype, et l'archétype par la synchronicité Â»[51] en raison du caractère fusionnel des deux concepts, à l'image des deux faces d'une même médaille. L'archétype s'inscrit dans une trame de représentations apparentées entre elles, conduisant toujours à d'autres images archétypiques et se chevauchant constamment les unes les autres, et dont l'ensemble forme le singulier tapis de la vie Â»[28]. Pour ce dernier, les archétypes sont caractérisés fondamentalement par le fait qu'ils unissent un symbole avec une émotion. Ainsi, les archétypes de l’enfant divin, de la naissance, du couple divin, du vieux sage, de l’unité, de l’arbre, de la croix, de la Pierre philosophale par exemple renvoient tous à des images archétypiques plus fondamentale. Cependant, aucune étude ultérieure ne confirme la pertinence de ce rapprochement hâtif. Cela aurait pour effet de décupler les effets de cette vibration et d’amplifier ainsi les défis à relever. »[61]. Elle s'inspire des travaux de C.G.Jung : individuation, archétypes, inconscient collectif, etc. We would like to show you a description here but the site won’t allow us. Il s'agit de la théorie des Idées platonicienne, que le philosophe Plotin, fondateur de l'école néoplatonicienne de Rome, reprend et développe et qui a beaucoup inspiré Jung. L'archétype s'inscrit dans une trame de représentations apparentées entre elles, conduisant toujours à d'autres images archétypiques et se chevauchant constamment les unes les autres, et dont l'ensemble forme le singulier tapis de la vie. Jung a produit une méthode unique d'analyse de ces archétypes, fondée sur les réseaux symboliques dans lesquels les archétypes évoluent de tous temps : la « méthode des amplifications Â»[9] au sein de laquelle les archétypes sont, selon les mots de Charles Baudouin, des « constantes de l'imagination Â»[10]. Bastian soutenait, dans le chapitre « Ethnische Elementargedanken Â» (« idées élémentaires ethniques Â» en français) de son ouvrage Lehre vom Menschen, en 1895, une « unité psychique de l'humanité Â». Leur origine n'est pas connue. Jung rejette dès lors la conception classique qui veut que l'être humain naisse comme une tabula rasa (une tablette de cire vierge de toute inscription), au contraire il y a une part d'inné en chacun et cette part est collective. En se confrontant au Soi, à travers les symboles spontanés qui l’expriment (les contenus inconscients), le Moi en fait une expérience intime et tragique, car il représente une « défaite de l’ego Â». L'un des fondateurs de ce courant, Pierre Solié, affilié à la psychologie analytique, poursuit le travail descriptif de Jung. Ce sont ces manifestations que j'appelle des archétypes. Au cours du développement de la psychologie analytique, l'idée d'archétype et du rôle des images archétypiques dans le fonctionnement et le développement psychologique en est venue à occuper une place centrale devenant même la caractéristique principale de cette école de psychanalyse. 6.12 x 0.48 x 9.25 inches. Un des archétypes, le Soi, est au centre de cette coordination de l'ensemble de la dynamique psychique auquel il donne son ossature. La classification des 12 archétypes de Jung que nous venons de vous présenter n’est pas la seule. Marie-Louise Von Franz, continuatrice officielle de Jung, va examiner les archétypes au sein des contes de fées, notamment l'archétype de l'Ombre, chez la femme, dans L’Ombre et le mal dans les contes de fées. Ils vont et viennent à leur guise, et souvent, ils s'opposent à nos intentions conscientes ou les modifient de la façon la plus embarrassante. L'inconscient collectif a, dès le départ, nourri les spéculations les plus farfelues : nombre de personnes y voyaient une émanation psychique de la génétique, localisée dans le cerveau, et expliquant les vies antérieures ou l'atavisme, entre autres, or : « On croit souvent que le terme « archétype Â» désigne des images ou des motifs mythologiques définis. Ainsi, l'homme possède dans sa psyché une figure féminine, l'anima alors que la femme a elle une figure de l'homme, l'animus, personnifiant tous deux pour chaque sexe l'inconscient, il s'agit davantage de « fonctions de relation Â». Jung note en effet que « les structures archétypes ne sont pas des formes statiques. Chez Jung, le symbole est une réunion imagée d'opposés, inconciliables pour l'esprit ou en intellect, caractérisé par une charge affective. La confusion est courante, l'image archétypale est alors projetée sur un objet au moyen d'un mécanisme psychique que Jung nomme, reprenant le mot de Lucien Lévy-Bruhl, la « participation mystique Â». Les émotions sociales : quelles sont-elles ? Il apprécie la beauté, l’esthétique, les sens de façon raffinée. Jung ajoute, dans Types psychologiques, qu'ils sont « une forme symbolique qui entre en fonction partout où n'existe encore aucun concept conscient Â», c'est pourquoi la forme même de l'archétype est impossible à représenter : la conscience en perçoit seulement les manifestations à travers le filtre de la culture, principalement les motifs mythologiques ou les émotions numineuses dans les rêves. La notion d'archétype apparaît officiellement chez Jung la même année, dans l'étude « Instinct et inconscient Â». Carl Gustav Jung est peut-être le plus célèbre dissident de la psychanalyse classique. Comment une enfance difficile affecte-t-elle les relations entre adultes . Au fur et à mesure du développement des représentations mentales, et au fil des temps, les archétypes se stratifient et organisent l'appareil psychique. Jung fut le premier à postuler, en psychologie et psychanalyse, l'existence d'un inconscient commun à tous les hommes, et se retrouvant dans les mythes et dans les productions de l'humanité. La recherche en littérature et histoire des idées, sous l'influence de la mythanalyse de Gilbert Durand et de Pierre Solié (chercheur jungien par ailleurs) intègre les archétypes jungiens. Il s’est écarté des concepts de Freud et a exploré les racines ancestrales et collectives de l’inconscient. Citant dans Psychologie du transfert la persistance du Vendredi saint, et d'autres rituels de lamentations annuelles comme les déplorations de Linos, de Tammuz ou d'Adonis, l'idée universelle de la mort comme « extinction de la conscience doit correspondre à un important archétype Â»[33]. Tout archétype porte en lui, à travers son symbole, une charge émotionnelle qui peut dépasser et submerger la conscience provoquant des délires visionnaires ou des psychoses[79]. Georges M. Hénault, professeur à l'École de Gestion de l'Université d’Ottawa, a ainsi réalisé une étude analysant le rapprochement de la psychologie analytique avec le marketing dans « Les archétypes jungiens mythes ou Saint Graal du marketing international ? La quantité et la variété de ces images archétypiques sont virtuellement sans limites. Hillman voit ainsi dans les archétypes des forces agissant sur la vie humaine et quotidienne : « le pouvoir du mythe, sa réalité, réside précisément dans son pouvoir de saisir et d'influencer la vie psychique. Un des archétypes, le Soi, est au centre de cette coordination de l'ensemble de la dynamique psychique auquel il donne son ossature. Ce sont surtout les travaux de Richard Wolfgang Semon (1859 – 1918) et sa notion d'« engramme Â» (ou « trace cérébrale Â») qui sont les plus proches de ceux de Jung[18]. Psychiatre de formation, lecteur avéré de Kant, se désignant lui-même comme un empiriste, Jung n'a cessé, dès le début de son idée d'archétype, d'en prouver le bien-fondé physiologique. Chaque état de ce dernier est figuré par Mercure suivant des variantes, emprunté aux allégories de l'alchimie : « J'en mentionnerai seulement quelques-unes : le roi est en danger de se noyer dans la mer, ou bien il en est prisonnier ; le soleil se noie dans la fontaine mercurielle ; le roi transpire dans la maison de verre ; le lion vert engloutit le soleil, Gabricus disparaît dans le corps de sa sœur Beya et s'y dissout en atomes, etc. Il se trouve dans un processus constant de transformation et de croissance. »[71]. Les archétypes incarnent ainsi, dans l’espace mental, des dépôts permanents d’expériences continuellement répétées au cours des générations. Date de sortie: January 24, 1980 Éditeur: Le club francais du livre Ensemble d'oeuvre de Lorrain:Le crime des riches -histoires de masques -La maisonTellier -Le roi des montagnes -Scène de la vie de bohême -La famille cardinal -A l'opéra -Le maître danse Le concept d'« archétype Â» chez Jung est intimement dépendant de celui, tout aussi novateur, d'inconscient collectif. Mythanalyse de la Grande Mère et de ses fils-amants[89] il développe le vaste ensemble de motifs tissés autour de l'archétype de la Grande Mère, stade ultime de maturité affective de l'anima. », « Le mythe serait en quelque sorte le modèle matriciel de tout récit, structuré par des schémas et archétypes fondamentaux de la psyché du, « La découverte récente de schèmes humains innés en, « Par l'intermédiaire d'un langage symbolique, ces images primordiales - les archétypes - véhiculent des données archaïques de la vie de l'humanité Â», Le « mythologème Â» est une unité minimale du mythe selon l'approche, Jung et ses continuateurs se sont toujours refusé à émettre l'idée que les archétypes puissent être dénombrables. À partir de l’analyse des symboles et mythes présents dans différentes cultures, Jung a établi les 12 archétypes de personnalité. Il est inhérent et émergeant même de la structure psychique humaine (voire animale pense Jung) : « Les archétypes sont les formes instinctives de représentation mentale Â»[3]. Et nous n'avons plus de mythes mais nous avons la psychologie des profondeurs et la psychopathologie, toutes deux sont des mythes dans des vêtements modernes alors que les mythes sont de la psychologie fondamentale dans des anciens vêtements Â»[55]. Jung a produit une méthode unique d'analyse de ces archétypes, fondée sur les réseaux symboliques dans lesquels les archétypes évoluent de tous temps : la « méthode des amplifications » [9] au sein de laquelle les archétypes sont, selon les mots de Charles Baudouin, des « constantes de l'imagination » [10]. Mais ils avaient les mythes. Elle est également en butte aux critiques des cliniciens pour qui le champ d'intervention thérapeutique se limite aux conflits personnels et aux traumatismes de l'enfance. Ils réapparaissent à toute époque et partout dans le monde, même là où il n'est pas possible d'expliquer leur présence par des transmissions de générations en générations, ni par des fécondations croisées résultant de migrations. Il s’agit de sortes de traces digitales de toute l’humanité qui restent plongées dans l’inconscient de tous. Il s’est écarté des concepts de Freud et a exploré les racines ancestrales et collectives de l’inconscient. Il réussit parfois à transformer les événements positifs en faits négatifs. Dans les mythes, les légendes, ou dans tout autre matériel mythologique plus élaboré, l’on n’atteint les structures de base de la psyché humaine qu’à travers une couche d’éléments culturels qui les recouvre. Cette numinosité est telle qu'elle peut, dans le cas où le conscient est faible, envahir le champ du Moi. D'une part ils évoluent dans le temps, d'autre part Jung considère comme, « chaque image primordiale porte en elle un message qui intéresse directement la condition humaine Â», « le mythe exprime la structure infraconsciente d'une culture Â», Jung lui emprunte souvent son expression de «, « L'inconscient collectif, en tant que totalité de tous les archétypes, est le sédiment de toute l'expérience vécue par l'humanité depuis ses débuts les plus reculés Â», « la psychologie traditionnelle [qui] a trop souvent cédé à la tendance simplificatrice de décrire l'image comme un décalque de la perception des objets Â», « La nature fournit, pour dire le mot, des signifiants, et ces signifiants organisent de façon inaugurale les rapports humains, en donnent les structures et les modèlent.